Couverture pour Gargantua

Rabelais, Gargantua,
Résumé-analyse
(Texte de la vidéo)



Quand on dĂ©couvre Gargantua, on peut se trouver dĂ©concertĂ©s par ces gĂ©ants qui boivent trop, qui rĂ©pandent leurs fluides corporels. Mais on va voir que tous ces dĂ©bordements ont en fait un sens caché 

Vous connaissez l’Ogre des contes de fĂ©e. Personnage effrayant, destructeur : il dĂ©vore les enfants ; du cĂŽtĂ© de la nĂ©gativitĂ©, c’est une figure mortifĂšre.

HĂ© bien Gargantua est exactement l’inverse : son gigantisme est un prodige
 Tout est gĂ©nĂ©rositĂ© chez lui — sa gorge est dĂ©ployĂ©e pour boire, comme Dionysos, dieu des excĂšs et du vin
. Mais aussi pour rire : il ne mange pas les enfants, non ! Comme un livre, il les Ă©lĂšve et les fait grandir : c’est un gĂ©ant de papier.

Et ainsi, ce qu’il avale et ce qu’il rĂ©pand, c’est de l’intelligence (qui nourrit), du langage (qui est mĂąchĂ©), de la connaissance (qui est digĂ©rĂ©e) et tout cela donne une Ă©criture romanesque dĂ©bordante, parfois considĂ©rĂ©e comme fondatrice du roman moderne.

Avis au lecteur



Alcofribas Nasier, c’est l’anagramme que François Rabelais utilise pour se protĂ©ger de la censure, car nous allons voir que ses Ă©crits portent une certaine charge satirique et subversive
 C’est aussi un narrateur malicieux, qui met en avant le pouvoir du rire :
Il vaut mieux traiter du rire que des larmes,
Parce que rire est le propre de l'homme.


On sait aujourd’hui que certains animaux peuvent rire
 Mais cela n’altĂšre en rien cet aphorisme : pour Rabelais, le rire est une marque d’intelligence et de sociabilitĂ©, il nous dispose au savoir, ainsi qu’à la spiritualitĂ© : valeurs chĂšres aux humanistes !

Le rire comme moyen privilĂ©giĂ© de transmission d’une sagesse profonde ? J’explore cette question sous forme de petite dissertation, en vidĂ©o et PDF, sur mon site, www.mediaclasse.fr

Prologue



DĂšs le prologue, Alcofribas compare son livre aux SilĂšnes : ces petites boites des apothicaires, d’apparence grotesque, mais qui renferment des produits prĂ©cieux. Une forme bouffonne peut cacher des messages Ă©levĂ©s.

C’est le cas Socrate, le grand philosophe que Platon met en scùne dans ses Dialogues ou son Banquet :
Ne voyant que son physique [...] vous n'en auriez pas donné une pelure d'oignon. [...] Mais en ouvrant une telle boßte, vous auriez trouvé [...] une intelligence plus qu'humaine, une force d'ùme prodigieuse


Et de la mĂȘme maniĂšre, un os contient lui aussi une substance dĂ©licieuse, la moĂ«lle, convoitĂ©e par le chien.
À l'exemple de ce chien, il vous convient de [...] rompre l'os et sucer la substantifique moelle avec le ferme espoir de devenir avisĂ©s et vertueux.

Pour déchiffrer les images de ce prologue, je vous en propose une analyse, en vidéo et en PDF, en accÚs libre sur mon site.

Chapitre 1
Généalogie et ancienneté de la famille de Gargantua.



Alcofribas nous invite Ă  lire son prĂ©cĂ©dent roman, sur Pantagruel, le fils de Gargantua, oĂč il a traduit toute la gĂ©nĂ©alogie du gĂ©ant :
Je la transcrivit en pantagruélisant, c'est-à-dire en buvant à volonté et en lisant les horrifiques exploits de Pantagruel.

On retrouve dans les noms de ces gĂ©ants toute l’inventivitĂ© littĂ©raire de Rabelais : pantagruĂ©liser, gargantuesque, c’est une antonomase (les noms propres entrent dans le langage courant)


Alcofribas prĂ©cise alors que cette archive Ă©tait accompagnĂ©e d’un poĂšme mystĂ©rieux abĂźmĂ© par les insectes et autres nuisibles (et on devine qu’il parle ici de la censure).

Chapitre 2
Les fanfreluches antidotées trouvées
dans des ruines antiques.



Certains disaient que lécher sa pantoufle
Valait mieux que de gagner le pardon
Mais survint un fieffé maroufle
De la bassine oĂč l’on tient les gardons
Disant « L’anguille en cet Ă©tal s’embĂ»che !
Vous trouverez, si bien y regardons
Une tare dans la capuche.


Une tare, c’est un poids qui permet de faire pencher une balance, il y a donc tricherie
 La pantoufle du pape, le commerce des indulgences, sujets brĂ»lants quand Rabelais Ă©crit Gargantua en 1534. En 1517, Martin Luther affiche 95 thĂšses qui initient la RĂ©forme protestante en dĂ©nonçant le pouvoir du pape et les richesses de l’Église.

Chapitres 3 et 4
Comment Gargamelle enceinte de Gargantua mangea profusion de tripes.



Grandgousier issu d’une longue lignĂ©e de gĂ©ants Ă©pouse Gargamelle, fille du roi des parpaillons. Un beau jour ils invitent tous les villageois des alentours, afin de finir quantitĂ© de tripes.

Grandgousier met en garde son Ă©pouse, enceinte de onze mois.
En dépit de ces remontrances, elle en mangea seize muids, deux baquets et six pots. Oh ! la belle matiÚre fécale qui devait boursoufler en elle !

Au-delĂ  de l’humour scatologique, cette remarque traduit le regard d’un mĂ©decin et philosophe humaniste pour qui le corps humain est une machine prodigieuse conçue par Dieu. Tout cela expliquera la naissance extraordinaire de Gargantua.

Chapitre 5
Les propos des bons ivrognes.



Ce chapitre retranscrit les paroles des joyeux fĂȘtards, qui font l’éloge du vin avec des jeux de mots.
— O Lacryma Christi ! — Celui-lĂ  vient de la DeviniĂšre [...] sur mon Ăąme, c’est un vrai velours ! [...] il tombe bien, c’est pure laine ! »

Tiens, « La DeviniĂšre » c’est justement le nom de la demeure du pĂšre de Rabelais, sĂ©nĂ©chal et avocat royal Ă  Seuilly, Ă  cĂŽtĂ© de Chinon, lieu enchanteur, que l’on peut toujours visiter aujourd’hui.

Les fĂȘtards parlent du vin en termes Ă©tranges : les larmes du Christ rĂ©chauffent l’ñme et le corps
 C’est un message cachĂ© : Rabelais incite ses contemporains Ă  lire la bible sans intermĂ©diaire ecclĂ©siastique, ce qui est alors interdit par l’Église..

Cette idĂ©e est notamment portĂ©e par le mouvement Ă©vangĂ©lique qui se dĂ©veloppe avec les premiĂšres traductions et impressions de la Bible en langue vulgaire. C’est un Ă©vĂ©nement fondateur.

Chapitre 6
Comment Gargantua naquit d’une façon bien Ă©trange.



Pendant les festivitĂ©s, Gargamelle va accoucher. Comme elle a trop mangĂ©, la sage-femme lui donne un antidiarrhĂ©ique qui la contracte tellement que l’enfant remonte jusqu’à l’oreille, rappelant les naissances exceptionnelles d’Athena (issue du crĂąne de Zeus) et de Dionysos (de sa cuisse) :
SitĂŽt qu'il fut nĂ©, [...] il s'Ă©cria Ă  haute voix : « À boire ! Ă  boire ! » [...] si bien qu'on l'entendit par tout le pays de Busse et de Biberais.

Chapitre 7
Comment il fut nommé Gargantua et comment il étanchait sa soif.



Devant la bouche grande ouverte de son fils qui rĂ©clame Ă  boire, Grandgousier s’exclame « Quel grand tu as » ; ce sera le nom de cet enfant : Gargantua.

Alcofribas dĂ©crit les quantitĂ©s astronomiques de lait qu’il faut pour le nourrir. Avec mĂ©thode, il confronte les tĂ©moignages, pour trouver les plus fiables :
Une de ses gouvernantes m'a dit [...] qu'au seul son des pots et des flacons, il entrait en extase, comme s'il eût goûté les joies du paradis.

Gargantua est dĂ©jĂ  sensible Ă  ce carillonnement de clochette, qui Ă©voque le vin, mais peut-ĂȘtre aussi, et surtout, le divin


Chapitre 8 Ă  10
Comment on vĂȘtit Gargantua
et la signification de ses couleurs.



Dans ce chapitre, Alcofribas prĂ©cise les quantitĂ©s de tissus, de matĂ©riaux prĂ©cieux qui composent les vĂȘtements de Gargantua. Le lecteur de l’époque reconnaĂźt bien les Ă©numĂ©rations qu’on trouvait Ă  l’époque dans les ouvrages commanditĂ©s par des mĂ©cĂšnes : de riches seigneurs qui souhaitaient montrer leur puissance (ainsi que leur piĂ©tĂ©).

Notre narrateur critique l’auteur d’un certain livre « le Blason des couleurs ». Mais derriĂšre cette colĂšre amusante, est menĂ©e une vĂ©ritable rĂ©flexion : pourquoi adopter le symbolisme dĂ©crĂ©tĂ© par un inconnu ?

Il dĂ©fend alors l’interprĂ©tation que Grandgousier fait de ces deux couleurs : le blanc pour la joie de vivre, le bleu pour les choses cĂ©lestes : on reconnaĂźt bien sĂ»r les ingrĂ©dients qui composent son propre livre. L’humour transmet et annonce des vĂ©ritĂ©s profondes.

Chapitre 11
De l’adolescence de Gargantua.



Durant son enfance, Gargantua fait tout de travers.
Les petits chiens de son pĂšre mangeaient dans son Ă©cuelle et, lui, mangeait avec eux. [...] Il se peignait avec un gobelet, [...] mettait la charrue avant les bƓufs, se grattait oĂč ça ne le dĂ©mangeait pas, [...] prenait les vessies pour des lanternes, [...] sautait du coq Ă  l'Ăąne.

Toutes ces expressions trĂšs corporelles, drĂŽles dans leur sens littĂ©ral, cachent un sens figurĂ© : utiliser les mauvais outils, mettre les consĂ©quences avant les causes, chercher des problĂšmes inexistants, confondre des notions diffĂ©rentes, passer d’un sujet Ă  l’autre sans transition, etc. Autant de points d’appuis pour une future bonne Ă©ducation humaniste !

Chapitre 12
Concernant les chevaux factices de Gargantua.



Gargantua enfant fabrique des chevaux avec des brouettes, des morceaux de bois, et il les fait galoper, ruer, etc. Tout au long du roman, le cheval est un symbole trĂšs positif, d’action et d’efficacitĂ©.

Or un jour que passent le fourrier et le maütre d’hîtel d’un seigneur voisin, Gargantua leur donne à chacun un cheval de bois, ce qui les fait beaucoup rire.
— Tu nous as bien bernĂ©s ! Je te verrais bien pape un jour ou l'autre.

Chapitre 13
Comment Grandgousier reconnut à l’invention d’un torche-cul la merveilleuse intelligence de Gargantua.



Grandgousier de retour de voyage et retrouve son fils, qui lui raconte avoir trouvé le meilleur torche-cul. Il nous décrit alors une véritable méthode expérimentale.
Il n'y a pas de meilleur torche-cul qu'un oison [...] tant Ă  cause de la douceur de son duvet qu'Ă  cause de la chaleur [...] qu’il communique [des intestins jusqu'au cƓur et au cerveau]. La bĂ©atitude [...] des demi-dieux [...] [tient] selon mon opinion, Ă  ce qu'ils se torchent le cul avec un oison.

Cette rĂ©fĂ©rence finale au cƓur, au cerveau, et enfin aux demi- dieux, montre bien que ce passage va plus loin qu’un simple dĂ©bat sur la douceur d’un oiseau : il traite de la maniĂšre dont on se dĂ©barrasse des dĂ©chets, c’est-Ă -dire, de la bĂȘtise et du pĂ©ché 

Pour mieux comprendre cette question, je vous propose une explication linéaire de ce chapitre, en vidéo et PDF, sur mon site.

Chapitre 14
Comment Gargantua fut instruit par un sophiste en lettres latines.



Grandgousier admirant les dispositions intellectuelles de son fils, lui donne alors un prĂ©cepteur, MaĂźtre Thubal Holoferne, qui s’avĂšre catastrophique.
MaĂźtre Thubal Holoferne [...] lui apprit si bien son abĂ©cĂ©daire qu'il le rĂ©citait par cƓur Ă  l'envers, ce qui lui prit cinq ans et trois mois. [...] Il copiait tous ses livres, l'art de l'imprimerie n'Ă©tait pas encore en usage.

Ce qu’il nous dĂ©crit ici, c’est l’éducation scolastique typique du Moyen-Ăąge, donnĂ©e par des thĂ©ologiens, spĂ©cialistes des Écritures.

Un deuxiĂšme prĂ©cepteur de Gargantua, MaĂźtre Jobelin BridĂ©, fait exactement pareil : Gargantua apprend tout par cƓur, mais n’apprend pas Ă  rĂ©flĂ©chir par lui-mĂȘme.

Chapitre 15
Comment Gargantua fut mis sous la tutelle d’autres pĂ©dagogues.



Grandgousier constate que Gargantua devient rĂȘveur et assoti, c’est-Ă -dire qu’il ne rĂ©flĂ©chit pas par lui-mĂȘme. Son ami Dom Philippe des Marais lui prĂ©sente alors son jeune page EudĂ©mon, formĂ© par un certain Ponocrates

Il s’exprimait avec [...] tant d'Ă©loquence, [...] qu'il ressemblait plus [...] Ă  un CicĂ©ron [...] du temps passĂ© qu'Ă  un jeune homme de ce siĂšcle.

CicĂ©ron est un grand orateur romain qui s’est fait connaĂźtre dĂšs l’ñge de 25 ans, comme un excellent avocat


Grandgousier chasse le dernier prĂ©cepteur de Gargantua et le remplace par Ponocrates, qui dĂ©cide d’aller avec son Ă©lĂšve Ă  Paris pour avoir une expĂ©rience directe du monde.

On le devine, chaque personnage vient contribuer au systÚme de valeurs de Rabelais. Je vous propose donc une étude spécialement sur les personnages, en vidéo et en PDF, sur mon site.

Chapitre 16
Comment Gargantua fut envoyĂ© Ă  Paris. De l’énorme jument qui le porta et comment elle anĂ©antit les mouches Ă  bƓuf de la Beauce.



Grandgousier reçoit d’un roi africain une jument extraordinaire : grande comme six Ă©lĂ©phants, elle sera parfaite pour porter Gargantua jusqu’à Paris.

En chemin, ils traversent une région infestée de frelons, que la jument chasse avec sa queue, déracinant tous les arbres.
Tout le pays fut transformĂ© en champs. Ce que voyant, Gargantua [...] dit : — Je trouve beau ce. C'est pourquoi, depuis lors, on appelle ce pays la Beauce.

Chapitre 17
Comment Gargantua paya sa bienvenue aux parisiens et comment il prit les grosses cloches de l’église de Notre-Dame.



Gargantua arrive enfin Ă  Paris. Il suscite alors tant de curiositĂ© des parisiens qu’il doit se rĂ©fugier au sommet de Notre-Dame.
Alors, en souriant, il détacha sa belle braguette et [...] les compissa si roulement qu'il en noya 260 418, sans compter les femmes et les petits enfants.

L’air de rien, Alcofribas donne la clĂ© de cette Ă©trange inondation d’urine : Gargantua fait cela « pour rire » ; en Moyen Français « par ris » : Paris ! Ce qui donne son nom Ă  la ville. Et donc, l’idĂ©e centrale, c’est qu’il les baptise. Les 260 418 parisiens sont bĂ©nis par le rire, c’est-Ă -dire, initiĂ©es Ă  un nouveau message spirituel.

Et la suite va dans le mĂȘme sens : quand Gargantua quitte Notre-Dame, il prend les cloches et les met au cou de sa jument. Symboliquement : les Ă©vangiles ne doivent pas rester au sommet des cathĂ©drales, mais carillonner et galoper le long des chemins. C’est le fameux message des Ă©vangĂ©listes partagĂ© par Rabelais.

Chapitres 18 et 19
Comment Janotus de Bragmardo fut envoyĂ© auprĂšs de Gargantua la harangue qu’il fit et le procĂšs qui s’ensuivit.



Les membres de la Sorbonne, dont Rabelais adore se moquer, dĂ©signent le plus vieux d’entre eux, MaĂźtre Janotus de Bragmardo, pour aller plaider leur cause et rĂ©cupĂ©rer les cloches. S’il rĂ©ussit, ils lui donneront une paire de chaussures pour ses vieux jours.

Le discours de Janotus de Bragmardo renverse tous les bons principes de clartĂ© : arguments dĂ©cousus, exemples inappropriĂ©s, association d’idĂ©es sans cohĂ©rence, etc.

Le passage le plus cĂ©lĂšbre est un enchaĂźnement jubilatoire de polyptotes : un mĂȘme mot dĂ©clinĂ© sous des formes diffĂ©rentes.
— Voici ma thĂšse : Toute cloche clochable clochant [...] fait clocher [...] ceux qui clochent clochablement. [...] Par consĂ©quent CQFD.

Pour remercier Janotus de les avoir tant fait rire, Gargantua et ses précepteurs le font boire et le renvoient avec de quoi se confectionner une bonne paire de chausses.

Quand ses collĂšgues lui font remarquer que Gargantua lui a dĂ©jĂ  donnĂ© sa rĂ©compense, commence alors un procĂšs dont l’arrĂȘt est remis aux calendes grecques, c’est-Ă -dire, Ă  jamais.

Chapitres 21 et 22
L’étude et les jeux de Gargantua
selon les rÚgles de ses précepteurs sophistes.



Pour organiser l’éducation de Gargantua, Ponocrates commence par observer ses habitudes :
AprĂšs avoir bien [...] tuĂ© le temps, il buvait et banquetait, avant de s’étendre sur [...] un bon lit pour dormir deux ou trois heures.

Ici, les excĂšs d’alcool et de nourriture font dormir ! C’est bien une preuve que les festins dĂ©crits ailleurs dans le roman, dĂ©signent en fait une ivresse symbolique positive, la curiositĂ© et l’enthousiasme.

Chapitre 23 et 24
Comment Gargantua fut Ă©duquĂ© par Ponocrates selon une mĂ©thode telle qu’il ne perdait pas une heure de la journĂ©e.



Ponocrates met en place un nouveau programme, oĂč Gargantua Ă©duque son esprit, son corps, et son Ăąme ; apprenant les langues et la musique, faisant l’expĂ©rience directe du rĂ©el, et profitant de chaque instant de la journĂ©e.
[Le soir] avec son précepteur, Gargantua récapitulait briÚvement [...] tout ce qu'il avait lu, vu, su, fait et entendu au cours de toute la journée. [...] Et ils priaient Dieu [...] et ils entraient en repos.

Dans ce chapitre, Rabelais dĂ©crit tous les principes d’une bonne Ă©ducation humaniste. Pour en savoir plus, je vous en propose une explication linĂ©aire, en vidĂ©o et en PDF, sur mon site.

Comme pour nous inviter Ă  amĂ©nager ce programme qui touche Ă  l’utopie, Rabelais propose une alternative pour les jours de pluie.
Ils allaient voir les lapidaires, [...] les imprimeurs, [...] les teinturiers et autres artisans ; écouter les leçons publiques, les plaidoyers des avocats, [...] et admiraient l'ingéniosité créatrice de tous ces métiers.

Chapitre 25
Comment entre les fouaciers de Lerné et les gens du pays de Gargantua survint la grande querelle qui entraßna de grandes guerres.



Le narrateur nous emmĂšne maintenant plus loin dans le pays de Grandgousier
 C’est le temps des vendanges, les bergers gardent les vignes, et les fouaciers du pays de LernĂ©, le pays voisin, passent avec leurs charrettes remplies de fouaces.

Les fouaces, ce sont des sortes de pains amĂ©liorĂ©s, qui, selon l’auteur, accompagnent divinement le raisin. Il dit mĂȘme que c’est un « rĂ©gal cĂ©leste » et qu’elles facilitent la digestion


Rabelais nous fait passer ici un message cachĂ© : le pain et le vin, le corps et le sang, le rire et la spiritualitĂ© sont ensemble les meilleurs remĂšdes contre le pĂ©chĂ©. D’un point de vue moins religieux, plus humaniste : allier le corps Ă  l’esprit, la science et la conscience, voilĂ  ce qui permet d’éviter le mal.

Mais les fouaciers insultent les bergers, ce que le narrateur nous rapporte alors, avec une certaine complaisance.
Il les traitĂšrent de trop babillards, de brĂšche-dents, de jolis rouquins, de mauvais plaisants, [...] de vauriens, de rustres, [...] de bouviers d'Ă©trons, de bergers de merde, et autres Ă©pithĂštes diffamatoires.

Un certain berger, Frogier, qui s’indigne de ces insultes, est frappĂ© d’un coup de fouet par l’un des fouaciers, nommĂ© Marquet. Frogier l’assomme. Pendant que les fouaciers s’en vont, les bergers prennent des fouaces, en les payant leur prix habituel.

Le soir, ils se rĂ©galent de fouaces et de vin, soignent les jambes de Frogier, et dansent au son de la musette, sans se rendre compte qu’ils ont crĂ©Ă© un incident diplomatique.

Chapitre 26
Comment les habitants de Lerné, dirigés par Picrochole, leur roi, attaquÚrent par surprise les bergers de Gargantua.



Les fouaciers rapportent cet incident Ă  leur roi, Picrochole, dont le nom mĂȘme signifie : qui a la bile amĂšre
 AussitĂŽt, il nomme son grand Ă©cuyer Toucquedillon capitaine et lĂšve une armĂ©e.
Ils se mirent en campagne pĂȘle-mĂȘle, [...] dĂ©truisant tout sur leur passage, n'Ă©pargnant pauvre ni riche, lieu saint ni profane.

Rabelais montre que la colĂšre d’un seul homme transforme un malentendu en vĂ©ritable conflit armĂ©. Une « guerre picrocholine » dĂ©signe aujourd’hui un conflit dont le motif est insignifiant.

Le lecteur de l’époque reconnaĂźt bien sĂ»r les conflits continuels entre Charles Quint et François Ier. En 1525, le roi de France est fait prisonnier Ă  la bataille de Pavie, c’est un choc qui Ă©branle tous les Ă©quilibres diplomatiques. Il ne sera libĂ©rĂ© qu’en 1533.

Chapitre 27
Comment un moine de SeuillĂ© sauva le clos de l’abbaye du sac des ennemis.



Les soldats de Picrochole arrivent alors à l'abbaye de Seuillé...
Le nom Ă©voque d’ailleurs Seuilly, la ville de naissance de Rabelais, oĂč se trouve une abbaye qu’on peut encore visiter aujourd’hui.

LĂ , les pauvres moines dĂ©semparĂ©s se contentent de rĂ©citer des psaumes contre les embĂ»ches de l’ennemi
 Mais alors se dĂ©tache un personnage haut en couleur : FrĂšre Jean des Entommeures, qui les encourage : le service du vin vaut bien que l’on se batte, pas moins que le service divin !

Ce discours de FrĂšre Jean rĂ©vĂšle les valeurs qui sont chĂšres Ă  Rabelais, et qui font selon lui le vrai moine : franc, honnĂȘte, courageux. Et si c’étaient les moines comme lui, les oiseaux rares capables de balayer la saletĂ© du monde ? Vous trouverez l’explication linĂ©aire de ce chapitre, en vidĂ©o et PDF, sur mon site.

FrĂšre Jean des Entommeures saisit un bĂąton de croix et fait fuir les assaillant presque Ă  lui tout seul, parodiant les passages les plus Ă©piques des chansons de geste.
Aux uns, il écrabouillait la cervelle, à d'autres, [...] il démettait les vertÚbres du cou, [...] déboitait les fémurs, débezillait les fauciles.

La scĂšne d’une rare violence est rendue comique par les termes mĂ©dicaux, le plaisir dionysiaque des mots semble bien vouloir remplacer celui de la violence concrĂšte.

Chapitre 28
Comment Picrochole prit d’assaut la Roche-Clermault, et le regret et la rĂ©ticence de Grandgousier Ă  entreprendre une guerre.



La rĂ©sistance de l’abbaye de SeuillĂ© n’empĂȘche pas Picrochole de prendre la Roche-Clermault (lieu rĂ©el Ă  proximitĂ© de Chinon).

Pendant ce temps, Grandgousier apprend le saccage de ses terres. Contrairement Ă  Picrochole, il dĂ©passe l’indignation pour examiner les causes du conflit :
— HĂ©las ! [...] Picrochole, mon ancien ami, [...] vient m'attaquer ? [...] Qui l'a conseillĂ© de la sorte ? [...] Je n'entreprendrai pas de guerre avant d'avoir essayĂ© de gagner la paix par [...] tous les moyens.

Chapitre 29
Contenu de la lettre que Grandgousier Ă©crivit Ă  Gargantua.



Changement de genre et de ton : Grandgousier Ă©crit Ă  son fils pour lui demander d’utiliser tout ce qu’il a appris auprĂšs de Ponocrates pour rĂ©gler le conflit avec la moindre effusion de sang possible.

La guerre ne doit ĂȘtre que dĂ©fensive, comme l’écrit Érasme, que Rabelais admire beaucoup :
Un bon prince n’accepte jamais aucune guerre, exceptĂ© quand, aprĂšs avoir tout tentĂ©, il ne peut l’éviter par aucun moyen. [...] L’homme est nĂ© pour la paix et l’amour [et non] pour la rapine et la guerre.
Érasme, Éducation du prince chrĂ©tien, 1516.


Chapitre 30 Ă  32
Comment Ulrich Gallet fut envoyé auprÚs de Picrochole, et comment Grandgousier fit rendre les fouaces.



Grandgousier envoie alors son ambassadeur, Ulrich Gallet, Ă  la Roche-Clermault, pour s’informer auprĂšs de Picrochole lui-mĂȘme.
— De quelle rage es-tu donc pris [...] pour envahir ses terres [...] sans avoir Ă©tĂ© provoquĂ© [...] ? [...] OĂč est la loi, la raison, l'humanitĂ©, la crainte de Dieu ?

Pour seule rĂ©ponse, Picrochole les met au dĂ©fi d’aller prendre ses fouaces. Quand Ulrich rapporte ces propos Ă  Grandgousier, il dĂ©cide d’envoyer cinq charrettes pleines, en gage de paix.

Chapitre 33
Comment certains gouverneurs de Picrochole par leur précipitation, le mirent au dernier péril.



Mais Toucquedillon et ses conseillers militaires lui disent que, fort de ses victoires, il devrait envoyer une moitiĂ© de son armĂ©e conquĂ©rir l’Orient, pendant que l’autre prendra l’Occident.

On trouve dans ce discours Ă  la fois la parodie d’une grande Ă©popĂ©e littĂ©raire, l’orgueil dĂ©mesurĂ© de Picrochole, la bĂȘtise et la cupiditĂ© des conseillers :
— Nous prendrons la CrĂšte, [...] et les Ăźles Cyclades, puis la MorĂ©e. Nous la tenons ! [...] Dieu garde JĂ©rusalem, car le Sultan n'est pas comparable Ă  votre puissance ! [...] Vous donnerez leurs terres Ă  ceux qui vous auront loyalement servi.

Chapitres 34 et 35
Comment Gargantua quitta la ville de Paris [...] et comment Gymnaste tua le capitaine Tripet.



DĂšs que Gargantua reçoit la lettre de son pĂšre, il fait harnacher sa jument et envoie son ami Gymnaste en Ă©claireur
 qui tombe sur une troupe de Picrochole menĂ©e par le capitaine Tripet.

Alors, il se met Ă  faire d’étranges acrobaties, et profite de la surprise de Tripet, pour l’éventrer ; la troupe, persuadĂ©e d’avoir affaire Ă  un diable, s’enfuit en courant.

Chapitre 36
Comment Gargantua démolit le chùteau du gué de VÚde, et comment ils passÚrent le gué.



De retour auprĂšs de Gargantua, Gymnaste lui conseille de reprendre le ChĂąteau du GuĂ© de VĂšde, qui se trouve juste Ă  cĂŽtĂ© de la Roche-Clermault. C’est lĂ  que la jument de Gargantua vide sa vessie, emportant dĂ©jĂ  une partie des envahisseurs.

Puis, ceux qui sont restĂ©s dans le chĂąteau se mettent Ă  tirer au canon sur Gargantua, qui croit d’abord que ce ne sont que des mouches. C’est certainement le passage le plus Ă©pique du roman !
Alors, de son grand arbre, il cogna contre le chùteau, abattit [...] les fortifications et fit tout s'effondrer. [...] Tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur furent [...] mis en piÚces.

Chapitre 37 et 38
Comment Gargantua se peignant fit tomber de ses cheveux les boulets d’artillerie et mangea six pùlerins en salade.



Au retour de Gargantua et ses compagnons, Grandgousier organise un banquet extraordinaire, oĂč Ponocrates raconte leurs aventures pendant que Gargantua retire les boulets de canons de sa chevelure.

Pendant le repas, des pÚlerins endormis dans la salade se retrouvent dans la bouche de Gargantua, qui les retire avec un cure-dent. Ils se réfugient alors prÚs du chùteau de Coudray.

Ce sĂ©jour dans la bouche de Gargantua, n’est-ce pas la mĂ©taphore de notre propre pĂšlerinage Ă  travers le flot de paroles du roman ? Gargantua n’est pas un mĂ©chant ogre dĂ©vorateur, c’est le bon gĂ©ant de papier qui nous Ă©lĂšve, et sauve notre Ăąme.

Chapitres 39 et 40
Comment le moine fut fĂȘtĂ© par Gargantua et des beaux propos qu’il tint en soupant.



FrÚre Jean des Entommeures est célébré comme un héros
 Commence alors un grand débat pour savoir pourquoi les moines sont retirés du monde, Gargantua a une théorie révélatrice :
— La raison [...] en est qu'ils mangent la merde du monde, c'est-Ă -dire les pĂ©chĂ©s. [...] Leurs couvents et leurs abbayes, [sont] Ă©cartĂ©s de la vie publique comme les latrines sont Ă©cartĂ©es de la maison.

Ils tombent d’accord pour dire que les mauvais moines doivent rester Ă  l’écart, mais que les meilleurs moines sont ceux dont recherche la compagnie :
— Tel est notre bon FrĂšre Jean : il n'est point bigot ; ce n'est point une face de carĂȘme ; franc, joyeux, gĂ©nĂ©reux, bon compagnon ; il travaille ; il dĂ©fend les opprimĂ©s ; [...] il secourt ceux qui souffrent.

Dans ce passage, Rabelais imite Le Banquet de Platon : chacun des invitĂ©s contribue Ă  la rĂ©flexion, et sous couvert de parodie, il nous livre une clĂ© de son roman : les moines sont utiles, non pas quand ils prient sans comprendre ce qu’il disent, mais quand ils viennent en aide aux autres hommes.

Chapitre 41
Comment le moine fit dormir Gargantua,
et comment il pendit Ă  un arbre.



Pour aider Gargantua Ă  s’endormir, frĂšre Jean lui rĂ©cite des psaumes, et lui dĂ©crit l’usage qu’il fait de son brĂ©viaire :
— Les heures sont faites pour l'homme et non l'homme pour les heures. C'est pourquoi je rĂšgle les miennes comme des Ă©triviĂšres : je les raccourcis ou les allonge comme bon me semble.

Cette image rĂ©vĂšle une conviction de l’humanisme : la religion doit s’adapter Ă  la vie humaine, et non l’inverse... Exactement comme le harnachement doit tenir au corps du cheval.

Et en effet dĂšs le lendemain, FrĂšre Jean pique son cheval un peu trop vivement et se retrouve suspendu Ă  la branche d’un arbre
 Ses amis rient avant de le libĂ©rer.
— C'est bien le moment de jaser ! Vous ressemblez aux prĂ©dicateurs dĂ©crĂ©talistes qui disent que quiconque verra son prochain en danger de mort doit [...] l'exhorter Ă  se confesser [...] plutĂŽt que de l'aider.

Chapitre 43 Ă  45
Comment le moine sauva les pĂšlerins
et les bonnes paroles que leur dit Grandgousier.



Hastiveau, un proche de Picrochole, lui conseille d'envoyer ses capitaines au chùteau de Coudray. Là, ils capturent les pÚlerins qui y avaient trouvé refuge. Au cours de plusieurs combats épiques, FrÚre Jean assomme le capitaine Tyravant, capture Toucquedillon et libÚre les pÚlerins.

Une fois sains et saufs, les pÚlerins racontent leurs mésaventures. Grandgousier les réprimande :
— Ne vous embarquez pas pour ces voyages futiles. Entretenez vos familles, travaillez [...] selon votre vocation, instruisez vos enfants. Ainsi, nul mal ne pourra vous arriver.

Chapitres 46 et 47
Comment Toucquedillon fut traité humainement
par Grandgousier et tué sur ordre de Picrochole.



InterrogĂ© par Grandgousier, Toucquedillon raconte que Picrochole veut conquĂ©rir l’Orient et l’Occident.
— C'est trop d'ambition ! [...] Le temps n’est plus de conquĂ©rir ainsi les royaumes en causant du tort Ă  son prochain. [...] Picrochole eĂ»t mieux fait de gouverner [ses domaines] plutĂŽt que de venir piller les miens.

Mais quand Toucquedillon rapporte ces paroles à Picrochole, Hastiveau crie à la traßtrise. Toucquedillon le transperce de son épée, aussitÎt exécuté par les archers de Picrochole.

Chapitres 48 et 49
Comment Gargantua donna l’assaut Ă  Picrochole dans La Roche-Clermault et dĂ©fit son armĂ©e.



Gargantua part Ă  l’assaut de la Roche-Clermault depuis la position la plus haute : Picrochole les voyant arriver concentre alors toutes ses forces de ce cĂŽtĂ©. Cela permet au reste de son armĂ©e de prendre la place-forte Ă  revers.

Dans sa fuite, Picrochole tue son cheval. Une sorciÚre lui prédit que son royaume lui sera rendu le jour du retour des coquecigrues.

Chapitres 50 et 51
La harangue que fit Gargantua aux vaincus, et
comment les vainqueurs furent récompensés.



Dans un long discours, Gargantua raconte qu’il sera magnanime avec les vaincus, mais il ne laissera pas impunis les responsables de la guerre. Picrochole ayant disparu, il charge Ponocrates de l’éducation de son fils, jusqu’à ce qu’il soit en Ăąge de rĂ©gner.

Enfin, Gargantua paye les soldats, fait enterrer les morts, soigner les blessés, réparer les villages détruits. Un puissant chùteau est érigé pour garantir une meilleure défense de la région et des terres sont attribuées à ses capitaines.

Chapitre 52 Ă  57
Comment Gargantua fit bĂątir pour le moine l’abbaye de ThĂ©lĂšme et l’inscription mise sur la grande porte.



Pour récompenser frÚre Jean, Gargantua fait bùtir une abbaye à son idée. Elle ne sera pas fermée par des murs, mais construite en hexagone. Pas de cloches ni de contraintes horaires, mais de luxueuses bibliothÚques réparties par langue.

Le narrateur dĂ©crit alors les intĂ©rieurs, les vĂȘtements, et les occupations de ceux qui y vivent.
Ils sortaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, quand le désir leur en venait [...] et toute leur rÚgle tenait en cette clause :
FAIS CE QUE VOUDRAS.


Comment expliquer, Ă  la fin de ce roman plein d’excĂšs et de trivialitĂ©s, une sociĂ©tĂ© aussi libre et raffinĂ©e ? À quel point les habitants de l’abbaye de ThĂ©lĂšme Ă©chappent-ils Ă  la contrainte ? Pour rĂ©pondre Ă  cette question, j’ai rĂ©alisĂ© un exposĂ© spĂ©cialement sur ces chapitres, en vidĂ©o et au format PDF, sur mon site.

Chapitre 58
Énigme en prophĂ©tie



Le roman se termine par un poÚme énigmatique trouvé dans les fondations de ThélÚme. Le voici, légÚrement adapté.
Pauvres humains qui le bonheur attendez
Ouvrez vos cƓurs, et mes paroles, Ă©coutez !
BientĂŽt nous ne sauront plus distinguer
L'homme sans foi et l'homme de vérité.
Mais les élus, qui auront persévéré
Se retrouveront joyeux et récompensés.


Rabelais constate autour de lui des divergences profondes. Suite à ses 95 thÚses, Martin Luther est excommunié en 1521. Les réformés sont de plus en plus nombreux. La premiÚre guerre de religion sera déclenchée par le massacre de Wassy en 1562.

Alors que Gargantua interprÚte cette énigme comme une grande allégorie, qui nous encourage à rechercher la vérité et la sagesse, frÚre Jean a une toute autre interprétation :
— Pour ma part, je pense qu'aucun autre sens n'y est enclos qu'une description du jeu de paume en termes obscurs.

C’est lĂ  toute la malice de Rabelais, qui nous met au dĂ©fi de trouver un sens cachĂ© dĂšs le dĂ©but du roman, et le termine en nous dissuadant d’y trouver autre chose qu’un divertissement !


⇹ * 🃏 Diaporama des axes de lecture du roman *

⇹ *Â đŸŽžïž RĂ©sumĂ©-analyse (diaporama de la vidĂ©o) *

⇹ * 📜 RĂ©sumĂ©-analyse (texte de la vidĂ©o entiĂšrement rĂ©digĂ© au format PDF) *

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