Couverture pour Discours de la servitude volontaire

La Boétie, Discours de la servitude volontaire
Résumé en 10 points




À 17 ou 18 ans, dans son Discours de la servitude volontaire, Étienne de La Boétie pose une question encore jamais posée : ne sommes-nous pas complices du pouvoir qui nous opprime ?

Pour le jeune Étienne de La Boétie en études de droit, c’est pratiquement un exercice scolaire : il va suivre la rhétorique de son époque. Les découpages peuvent varier, alors j’ai simplement retenu 10 étapes clé pour t’aider à tout comprendre.

Introduction



🛡️ 1) L’exorde : susciter l’intérêt



La Boétie commence par ce qu’on appelle l’exorde en rhétorique : une accroche qui éveille notre intérêt. Et pour ça, il va poser une question : n’est-il pas malheureux d’être soumis à un roi injuste et égoïste ?

🛡️ 2) La proposition : donner la thèse



Vient alors la « proposition » c’est-à-dire la thèse du Discours. Le tyran n’est qu’un homme. Il ne prend sa force, ses yeux et ses bras que de ses sujets : si bien qu’il suffit simplement de refuser d’obéir pour le faire tomber, tel un colosse aux pieds d’argile.

🛡️ 3) La narration : exposer les faits



La Boétie passe alors à la « narration » : l’exposition des faits. Les humains sont tous semblables, ils devraient collaborer, pas s’asservir. Mais il suffit parfois d’un danger pour qu’ils confient le pouvoir à un seul homme qui fait tout ensuite pour le conserver.

Développement



🛡️ 4) La confirmation : argumenter



On entre alors dans la plus grande partie du Discours, la « confirmation » : argumenter pour défendre la thèse. La Boétie montre que les humains suivent une coutume qui les affaiblit, et leur fait même oublier le sentiment de liberté !

🛡️ 5) La digression : un écart utile



Il enchaîne alors avec une « digression » il semble s’écarter du raisonnement pour mieux y revenir. Le grand Turc, dictateur notable à l’époque, interdit les livres, et aux penseurs de se réunir, car il sait que la connaissance du passé est subversive...

🛡️ 6) Suite de la confirmation



Alors La Boétie revient à sa « confirmation » : le tyran fait tout pour rendre le peuple ignorant, pour l’abêtir, l’affaiblir par des divertissements qui lui font oublier qu’il n’est pas libre. Il utilise des subterfuges et les superstitions de la religion pour subjuguer les foules.

🛡️ 7) Deuxième digression



On a alors une deuxième digression, un peu ironique je crois, où La Boétie dit que les rois de France sont différents. Certes, ils entourent leur pouvoir de symboles forts mais nos poètes sauront en tirer le meilleur parti pour faire de belles œuvres en français (et il cite Ronsard et Du Bellay).

🛡️ 8) Fin de la confirmation



La Boétie termine enfin sa confirmation en décrivant un système pyramidal. Pour assurer son pouvoir, le tyran s’entoure de 6 tyranneaux, qui eux-même tiennent sous eux 600 complices, qui enchaînent l’ensemble de la population.

Conclusion



🛡️ 9) La réfutation : démonter les objections



C’est alors le moment qu’on appelle « la réfutation » en rhétorique : on démonte les objections à l’avance. En réalité, il n’y a aucun avantage à tirer lorsqu’on est complice du tyran. Car il peut du jour au lendemain reprendre toutes les richesses et les privilèges accordés.

Et c’est là qu’on réalise que La Boétie ne s’adresse pas tant au petit peuple, qui lui, tente de survivre quel que soit le régime politique, mais bien à une élite qui se fait complice du tyran.

À ces privilégiés, La Boétie dit : ne croyez pas que le tyran vous respecte. L’amitié et le bonheur ne peuvent pas exister dans une relation de domination. Si vous servez un tyran, vous serez condamné à être hypocrites, vous serez haï par le peuple et vous serez même dénoncés dans la postérité.

🛡️ 10) La péroraison : marquer les esprits



C’est alors la péroraison : la dernière partie du discours rhétorique, qui incite chacun à faire selon sa conscience. Peut-être avec un peu d’ironie, La Boétie avance son dernier argument : Dieu a probablement réservé un endroit spécial en enfer, pour ceux qui se rendent complices des tyrans !


Antoine Caron, Allégorie de la guerre, vers 1540.

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