Couverture pour L'Assommoir

Émile Zola, L’Assommoir
Résumé-analyse
Roman complet



Dès la préface, Zola nous annonce son projet et donne tous les thèmes abordés.
J'ai voulu peindre la déchéance fatale d'une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs. Au bout de l'ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l'oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénouement la honte et la mort. C'est de la morale en action, tout simplement.

Le mot fatal est très important. Nous savons dès le début que cette histoire va mal se terminer, et Zola utilise, tout au long du roman, l'ironie tragique, des allusions à la fin du roman. Dans la tragédie grecque, les personnages sont écrasés par les Dieux. Vous allez voir que chez Zola, les personnages sont écrasés par le milieu et par l'hérédité.

Le milieu, ce sont les faubourgs empestés. La déchéance des personnages s'explique par la misère et la promiscuité.
Du côté de l'hérédité, nous avons l'ivrognerie, la violence et la fainéantise : les parents transmettent à leurs enfants tous ces défauts.
Par exemple, Gervaise est boiteuse, parce que son père ivre a battu sa mère lorsqu'elle était enceinte.
Les liens de la famille sont aussi progressivement rompus, les couples se battent, les enfants sont abandonnés.

Ainsi, vous allez voir que L'Assommoir entretient des liens avec tous les autres romans des Rougon Macquart. Avec cette grande Ĺ“uvre naturaliste, Zola souhaite faire L'Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire.

Si vous étudiez ce roman, je vous ai mis en description des documents téléchargeables liés à cette vidéo.

Chapitre 1



Nous sommes à Paris, Boulevard de la Chapelle, à l'hôtel Boncoeur. Gervaise attend son mari toute la nuit, mais il ne rentre pas. Pendant ce temps, leurs deux enfants, Claude et Étienne, dorment dans un petit lit.

Vous trouverez en description le lien vers mon analyse vidéo de ce chapitre 1.

Lantier rentre enfin le lendemain matin :
— J’étais [...] à la Glacière, chez cet ami qui doit monter une fabrique de chapeaux… Puis, tu sais, je n’aime pas qu’on me moucharde. Fiche-moi la paix !
— Oui, c’est ça, on sait que l’amour du travail ne t’étouffe guère. [...] Je t’ai vu entrer au Grand-Balcon avec cette traînée d’Adèle. Ah ! Elle est propre, celle-là !


Comme ils n'ont plus d'argent, Gervaise fait un aller-retour au Mont-de-Piété pour aller vendre des vêtements. Le Mont-de-Piété, c'est une institution de charité qui prête de l'argent aux plus démunis, contre des objets qui sont gardés en gage, ou vendus.

Puis elle s'en va au lavoir et commence à laver son linge, en parlant avec la concierge, Mme Boche, qui se montre très curieuse.

Gervaise raconte qu'elle vient de Plassans, dans le sud de la France, à côté de Marseille mais qu'elle est partie à Paris avec Lantier pour échapper à la violence de son père, Antoine Macquart, ivrogne et paresseux. Ce passage fait référence au premier roman des Rougon-Macquart, La Fortune des Rougon, où Gervaise est encore enfant.

Arrivent alors Claude et Étienne :
— Papa est parti… Il a sauté du lit, il a mis toutes les affaires dans la malle, il a descendu la malle sur une voiture… Il est parti.

Gervaise se met à pleurer. Elle pense que Lantier est parti avec Adèle. Justement, Mme Boche montre Virginie, la soeur d'Adèle, qui est venue pour rire de son malheur :
— Eh bien ! oui, c’est ma sœur. [...] Ils s’adorent tous les deux. Il faut les voir se bécoter !… Et il t’a lâchée avec tes bâtards ! Il en avait assez de ta carcasse, ton Lantier !

Alors commence une véritable bataille épique entre les deux femmes :
Les forces décuplées, Gervaise saisit Virginie par la taille, [...] lui colla la figure sur les dalles [...] elle lui releva les jupes, largement. [...] Puis, le battoir levé, elle se mit à battre [...] À chaque tape, une bande rouge marbrait la peau blanche.

De retour à l'appartement avec ses deux enfants, Gervaise réalise que Lantier a pris tout l'argent.

Chapitre 2



L'Assommoir est un troquet, tenu par un certain père Colombe, qui distille lui-même son alcool dans un grand alambic.

Gervaise y retrouve Coupeau, un ouvrier zingueur bon enfant, qui insiste pour l'Ă©pouser.
— Vous n’y songez pas, vraiment. [...] J’ai deux bouches à la maison [...] Et puis, mon malheur avec les hommes a été une fameuse leçon. [...] On ne me repincera pas de longtemps.

Ils croisent deux camarades de Coupeau : Mes-Bottes et Bibi-la-grillade, qui boivent beaucoup :
— Comment ! mais c’est cet aristo de Cadet-Cassis !

Coupeau explique qu'on l'appelle Cadet-Cassis justement parce qu'il ne boit pas d'alcool fort à cause de son père :
Le papa Coupeau, qui était zingueur comme lui, s’était écrabouillé la tête sur le pavé en tombant, un jour de ribote. Il conclut par cette phrase :
— Dans notre métier, il faut des jambes solides.


Gervaise lui confie alors son rĂŞve d'une vie simple :
— Mon idéal, ce serait de travailler tranquille, de manger toujours du pain, d’avoir un trou un peu propre pour dormir, je voudrais aussi élever mes enfants, en faire de bons sujets [...] Il y a encore un idéal, ce serait de ne pas être battue [...] Et, après avoir bien trimé toute ma vie, je mourrais volontiers dans mon lit, chez moi.

Avant de partir, Gervaise observe l'alambic au fond, derrière le bar.
L’alambic [...] laissait couler sa sueur d’alcool, pareil à une source lente et entêtée, qui à la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris.

Pour découvrir ce passage, je vous ai mis en description le lien vers mon commentaire vidéo de ce chapitre 2.

Le temps passe, et Gervaise se rapproche de Coupeau, refusant Ă  chaque fois ses avances. Mais une nuit, il vient la voir, tellement triste qu'elle finit par lui ouvrir sa porte. Ils ont une longue discussion oĂą il fait tomber tous les scrupules de Gervaise :
— Comme vous me tourmentez ! Vous le voulez ? eh bien, oui… Mon Dieu, nous faisons là une grande folie, peut-être.

Coupeau présente Gervaise à sa famille : sa mère, maman Coupeau, et deux sœurs, Mme Lerat, une fleuriste, veuve de 36 ans, et Mme Lorilleux qui fabrique des chaînes en or avec son mari :
— Je l’ai dit à mon frère : je ne comprends pas comment tu épouses une femme qui a deux enfants… Il ne faut pas vous fâcher, si je prends ses intérêts [...] Vous n'avez pas l'air fort avec ça.
Ils ne parlèrent pas de sa jambe. Mais Gervaise comprenait, à leurs regards obliques et au pincement de leurs lèvres, qu’ils y faisaient allusion.


Chapitre 3



Coupeau et Gervaise se marient le 29 juillet 1850. La cérémonie à l'église est bâclée :
Le prêtre [...] semblait les unir au milieu d’un déménagement, pendant une absence du bon Dieu, entre deux messes sérieuses.

La noce se retrouve chez un marchand de vin, le Moulin-d'Argent pour pique-niquer. Mais un orage Ă©clate, ce qui Ă©nerve tout le monde.

M. Madinier, un voisin des Lorilleux, propose d'aller se réfugier au musée. Les voilà en cortège de parapluies jusqu'au Louvre.
Gervaise demanda le sujet des Noces de Cana ; c’était bête de ne pas écrire les sujets sur les cadres. Coupeau s’arrêta devant la Joconde, à laquelle il trouva une ressemblance avec une de ses tantes. Boche et Bibi-la-Grillade ricanaient, en se montrant du coin de l’œil les femmes nues ; les cuisses de l’Antiope surtout leur causèrent un saisissement.

La noce monte ensuite dans la colonne VendĂ´me pour contempler la vue de Paris :
Quand on songeait qu’il aurait suffi de passer une jambe. Quelle culbute, sacré Dieu ! [...]
M. Madinier, [..] indiquait du doigt les Invalides, le Panthéon, Notre-Dame [...]
Madame Lorilleux eut l’idée de chercher le marchand de vin où l’on allait manger, au Moulin-d’Argent.


Bibi-la-Grillade et Mes-Bottes réclament sans cesse plus d'alcool. Mais voyant l'inquiétude de son épouse, Coupeau essaye de les limiter :
— Ceux qui ont soif, ont soif, et ceux qui n’ont pas soif, n’ont pas soif [...] On n’esbrouffe personne.
Alors, Coupeau dit que c’était très-bien, qu’on allait seulement régler le repas tout de suite. [...] Les gens bien élevés n’avaient pas besoin de payer pour les soûlards.


Pendant la soirée, Lorilleux se montre odieuse, et donne un surnom à Gervaise, qu'elle appelle la banban, la bancale, parce qu'elle boite.
Gervaise devint toute pâle. Ce surnom, qu’elle recevait à la face pour la première fois, la frappait comme un soufflet.
— Tu as tort de baptiser les autres. Tu ne sais pas, toi, qu’on t’appelle Queue-de-Vache, dans le quartier, à cause de tes cheveux.

Alors que Coupeau essaye de réconcilier Gervaise et sa sœur, elles sont séparées par un soûlard qui passe : c'est le croque-mort, le père Bazouge.

Chapitre 4



4 ans passent paisiblement, Gervaise et Coupeau ont emménagé dans un petit logement de la Goutte d'Or, juste en face de chez Mme Fauconnier, où Gervaise travaille comme blanchisseuse.

Claude est placé comme apprenti chez un peintre à Plassans. On suivra l'histoire de Claude dans L'Oeuvre, le roman de Zola sur les milieux artistes.

Coupeau répare des toitures. Ils parviennent à rembourser les dettes de leur mariage, et même à mettre de l'argent de côté.

Bientôt, Gervaise tombe enceinte et accouche d'une petite fille, Anna Coupeau, qui deviendra le personnage principal de Nana, le roman de Zola sur la prostitution féminine.

Lors du baptĂŞme de Nana, les Coupeau invitent leurs voisins de palier, les Goujet.
Le fils, forgeron de son état, travaillait dans une fabrique de boulons. [...] À l’atelier, les camarades l’appelaient la Gueule-d’Or, à cause de sa belle barbe jaune.

Gervaise songe de plus en plus Ă  louer une boutique pour devenir blanchisseuse Ă  son compte. Elle finit par en parler Ă  son mari :
— Eh bien ! Voilà. La boutique du petit mercier, rue de la Goutte-d’Or, est à louer… Ça m’a donné un coup.

Coupeau accepte et ils décident d'aller visiter la boutique. Le lendemain Gervaise vient le chercher à son travail, en tenant Nana par la main.
— Papa ! papa ! [...] regarde donc !
Le zingueur voulut se pencher, mais son pied glissa. [...] Son corps décrivit une courbe molle, [...] vint s’écraser au milieu de la rue avec le coup sourd d’un paquet de linge jeté de haut.


Coupeau met du temps à guérir, et ressasse son accident :
Il garda une sourde rancune contre le travail. C’était un métier de malheur, de passer ses journées comme les chats, le long des gouttières. Eux pas bêtes, les bourgeois ! ils vous envoyaient à la mort, bien trop poltrons pour se risquer sur une échelle.

Gervaise est désormais la seule à travailler, Coupeau se met à flâner et à boire :
Au bout de six mois, sa convalescence durait toujours. Maintenant, les jours où il allait regarder travailler les autres, il entrait volontiers boire un canon avec les camarades. [...] Et il rentrait éméché.

Goujet voit bien la tristesse de Gervaise, qui s'arrĂŞte souvent devant la boutique. Un soir, il vient la voir :
— Madame Gervaise, voudriez-vous me permettre de vous prêter de l’argent ?

Gervaise finit par accepter ; dès le lendemain, la boutique est louée.

Chapitre 5



Gervaise et Coupeau habitent désormais la boutique de la Goutte d'Or. Les Boche sont les concierge de l'immeuble, et le propriétaire, M. Marescot, est un ancien coutelier.

Les Lorilleux, morts de jalousie, l'accusent de coucher avec Goujet qui lui a prêté l'argent.
— Oui, une jolie vie ! On sait d’où il lui vient, l’argent de sa baraque ! Elle a gagné ça avec le forgeron…

Au milieu de ces cancans, Gervaise, tranquille, souriante, sur le seuil de sa boutique, saluait les amis d’un petit signe de tête affectueux. [...] Elle rappelait son idéal d’autrefois, [...] : travailler, manger du pain, avoir un trou à soi, élever ses enfants, ne pas être battue, mourir dans son lit. Et maintenant son idéal était dépassé ; elle avait tout, et en plus beau.

Gervaise peut même prendre deux ouvrières : Mme Putois et Clémence. Elle a aussi une apprentie, qui est toujours désignée comme cette louchon d'Augustine.
Gervaise travaille aussi avec une laveuse, Mme Bijard, qui habite le même immeuble, avec son mari, un serrurier, qui la bat, et ses 2 filles : Lalie 4 ans et Henriette encore bébé.

Coupeau retourne sur les chantiers, mais peu sérieux, il sort et dépense beaucoup. Un jour, il rentre ivre et fait des avances à Clémence :
— Madame ! Madame ! faites-le tenir tranquille, à la fin !… Je m’en vais, si ça continue.

Gervaise le réprimande et l'envoie se coucher, mais elle est trop indulgente avec lui.
— Que voulez-vous ? il n’a pas sa raison, on ne peut pas se fâcher. Quand je le bousculerais, ça n’avancerait à rien. [...] Oh ! Je lui pardonne de bon cœur. Il est comme tous les autres, pardi !

Goujet passe aussi de temps en temps dans la boutique :
Il y avait un coin dans la boutique, au fond, où il aimait rester des heures, [...] les yeux sur Gervaise, ôtant seulement sa pipe de la bouche pour rire de tout ce qu’elle disait.

Tout le monde voit bien le béguin de Goujet pour Gervaise, mais il reste très correct. Pour l'aider, il fait embaucher Étienne à la forge.

Par contre, Nana est infernale, elle invente des jeux vicieux qu'elle impose aux autres enfants.

Un jour, Gervaise va chez les Lorilleux pour parler de la maman Coupeau qu'ils laissent dans la misère. Ils ne veulent rien entendre :
— C’est ça [...] gardez votre argent !… Je prends maman Coupeau ! Et elle ne manquera de rien ! Mon Dieu ! Quelle sale famille !
— Si elle va chez vous, dites-lui ça, elle peut crever, je ne lui enverrai pas un verre d’eau…


Chapitre 6



Un jour, Gervaise rend visite à Goujet et Étienne à la forge. Arrive alors un collègue de Goujet, Bec-Salé, dit Boit-sans-soif, qui revient du troquet. Comme il tourne un peu trop autour de Gervaise, Goujet le met au défi de forger un boulon proprement.

Bec-Salé, dit Boit-sans-Soif, était un rageur [...] la goutte de tout à l’heure lui chauffait la carcasse comme une chaudière, il se sentait une sacrée force de machine à vapeur. [...] Le boulon, déformé, avait la tête mal plantée d’un bossu.

Gueule-d’Or [...] avait le jeu correct, balancé et souple. [...] Bien sûr, ce n’était pas de l’eau-de-vie qu'il avait dans les veines, c’était du sang, [...] qui battait jusque dans son marteau, et qui réglait la besogne. [...] La tête du boulon était polie, nette, [...] un vrai travail de bijouterie.


Un jour, Gervaise croise une ancienne connaissance : Virginie ! Elle se montre très aimable avec Gervaise, comme si elle avait oublié le passé, et raconte qu'elle a épousé un sergent de la ville, M. Poisson.
Ce fut là le point de départ d’une grande amitié. Huit jours plus tard, Virginie ne passait plus devant la boutique de Gervaise sans entrer pour y tailler des bavettes.

Mais un jour, Virginie vient à parler du passé :
— Bien sûr, non, je ne vous en veux pas [...] Parole d’honneur ! [...] Vous aviez une excuse, on venait de vous faire une abomination… [...] Adèle ne vaut pas la corde pour la pendre. [...] Quant à Lantier, dame ! il n’est pas bon non plus. [...]
Puis, tout d’un coup, elle lui demanda ce qu’elle ferait, si Lantier venait rôder autour d’elle [...]
— Si Lantier a le désir de voir Étienne, je le lui enverrai [...] Mais je me laisserais plutôt hacher que de lui permettre de me toucher.


Vers cette époque, Gervaise se lie d'amitié avec le père Bru, un ancien peintre en bâtiment.
Un vieillard de soixante-dix ans, qui habitait dans la maison une soupente, oĂą il crevait de faim et de froid.

Un jour, en arrivant à la boutique, Gervaise trouve ses ouvrières dans la cour, à regarder en l'air :
— C’est le père Bijard qui flanque une roulée à sa femme. [...] Il lui a fait grimper l’escalier à coups de poing, et maintenant il l’assomme là-haut…

Gervaise se précipite dans la chambre avec le père Bru. Le père Bijard est effrayant :
Dans ses yeux pâles, l’alcool flambait, allumait une flamme de meurtre. [...] Par terre, madame Bijard soufflait plus fort, [...] les paupières closes. [...] Et la petite Lalie regardait son père assommer sa mère.

Finalement, Bijard se met Ă  frapper dans le vide, il tombe sur le plancher et se met Ă  ronfler. Mme Bijard mourra quelques temps plus tard suite Ă  ces violences.

Le même soir, Coupeau rentre de l'Assommoir et lève le poing sur Gervaise.
Il ressemblait à l’autre, au soûlard qui ronflait là-haut, las d’avoir tapé.

Chapitre 7



Le 19 juin, Gervaise organise un grand dîner. Pour payer le repas, elle met des robes et son alliance au Mont-de-piété.

La réconciliation avec Les Lorilleux est mise en scène :
— Allons, entrez. C’est fini, n’est-ce pas ?… Nous serons gentilles toutes les deux.
— Je ne demande pas mieux que ça dure toujours.


Quand ils sont rentrés, Maman Coupeau glisse à l'oreille de Gervaise :
— Hein ? quel pif ! [...] Quand elle a aperçu la table, tenez ! sa figure s’est tortillée…

Gervaise, Virginie et Goujet vont chercher Coupeau à l'Assommoir. Il est de très mauvaise humeur. Et comme ils aperçoivent Lantier sur le chemin du retour, il s'énerve :
— Faut pas me prendre pour un jobard… Que je te pince à te balader encore, avec tes yeux en coulisse !

Mais Coupeau finit par se calmer. Il va mĂŞme chercher des fleurs pour sa femme :
— Je t’avais oubliée, ma biche… Ça n’empêche pas, on s’aime tout de même.

Comme Mme Goujet n'est pas venue, ils sont 13 à table. Pour conjurer le sort, Gervaise fait venir le père Bru :
— Autant lui qu’un autre. Il ne mange pas souvent à sa faim. Au moins, il se régalera encore une fois… Nous n’aurons pas de remords à nous emplir, maintenant.

L'arrivée de l'oie sur la table marque le milieu du roman, c'est l'apogée de Gervaise, mais c'est aussi le début de sa chute.
La bouche ouverte, le menton barbouillé de graisse, [...] on aurait dit des derrières de gens riches, crevant de prospérité.
Et le vin donc, mes enfants ! ça coulait autour de la table comme l’eau coule à la Seine.


Pour découvrir ce passage, je vous ai mis en description le lien vers mon commentaire vidéo du chapitre 7.

Les convives boivent beaucoup, se mettent Ă  chanter, la porte grande ouverte.
Du monde s’était amassé dans la rue, pour entendre la société chanter. [...] Et Lantier, se trouvait planté là au premier rang, [...] regardant d’un air tranquille.

Coupeau aperçoit Lantier et va lui parler dans la rue. Gervaise a peur qu'ils se battent, mais au contraire Coupeau le ramène par le bras :
— Je vous dis que c’est de bon cœur ! Vous boirez un verre de vin… Les hommes sont des hommes, n’est-ce pas ? On est fait pour se comprendre…

Personne de la société ne parvint jamais à se rappeler au juste comment la noce se termina. Il devait être très tard, voilà tout, parce qu’il ne passait plus un chat dans la rue. [...] Les enfants devaient s’être déshabillés et couchés seuls.

Gervaise croyait bien que Goujet s’était mis à sangloter en partant ; Coupeau chantait toujours ; quant à Lantier, il avait dû rester jusqu’à la fin [...]

Chapitre 8



Un soir, Coupeau rentre à la boutique avec Lantier, et insiste pour que Gervaise se réconcilie avec lui.
— Donnez-vous la main, nom de Dieu ! [...] Moi, je mets l’amitié avant tout, parce que l’amitié, c’est l’amitié, et qu’il n’y a rien au-dessus.

À partir de ce moment, Lantier multiplie ses visites à la boutique. Il raconte qu'il a dirigé une fabrique de chapeaux, il séduit tout le quartier, et même les Lorilleux finissent par le trouver distingué.

Un jour, Coupeau propose à Lantier de venir habiter chez eux comme locataire. Il argumente en disant que c'est pour Étienne, et puis Lantier paiera un loyer qui permettra d'arrondir les fins de mois.

En réalité, Lantier s'installe et ne paye rien.
Gervaise n’osait plus lui demander un centime. Elle prenait le pain, le vin, la viande à crédit. Les notes montaient partout.

Comme Étienne n'a plus de chambre, Goujet lui trouve un poste d'apprenti chez son ancien patron, un mécanicien de Lille. Avant de partir, son père lui fait un grand discours :
— Souviens-toi que le producteur n’est pas un esclave, mais que quiconque n’est pas un producteur est un frelon.
Ce départ prépare Germinal, qui raconte l'avenir d'Étienne.

Pour nourrir leurs commérages, les femmes du quartier poussent sournoisement Gervaise dans les bras de Lantier.
Un soir, se trouvant seul avec elle, il la poussa [...] et voulut l’embrasser. Le hasard fit que Goujet entra juste à ce moment. Alors, elle se débattit, s’échappa.

Le lendemain, Gervaise vient voir Goujet et lui explique :
— Je vous jure… Il me poussait, il allait m’embrasser [...] mais il ne m'a pas touchée [...] Le jour où ça arriverait, [...] je ne mériterais plus votre amitié.
— Écoutez, vous êtes malheureuse [...] il faut nous en aller ensemble. [...] En Belgique si vous voulez… En travaillant tous les deux, nous serions vite à notre aise.


Mais Gervaise refuse, elle a des enfants, elle est mariée, elle ne veut pas faire de bêtises.

Pendant ce temps, Lantier a une mauvaise influence sur Coupeau, il l'emmène boire et le décourage de travailler.
Cet animal de chapelier [...] laissait l’autre s’allumer, le lâchait, rentrait en souriant de son air aimable. [...] Le zingueur, au contraire, [...] ne pouvait plus boire sans se mettre dans un état ignoble.

Un soir, comme Coupeau ne rentre pas, de dépit, Gervaise passe une soirée au café concert avec Lantier. En rentrant, ils retrouvent Coupeau dans son vomi.
— Oh ! le cochon ! [...] Il a tout sali… Un chien crevé est plus propre. Il faut pourtant que je me couche [...] Oh ! je lui passerai plutôt sur le corps.
— Gervaise, voyons, ne fais pas la bête. Ça sent trop mauvais, tu ne peux pas rester… Viens.


Et, pendant que Lantier la poussait dans sa chambre, le visage de Nana apparut à la porte vitrée du cabinet [...] les yeux allumés d’une curiosité sensuelle.

Chapitre 9



Petit à petit, Gervaise s'habitue à aller dormir chez Lantier, dès que Coupeau rentre soûl.
Elle aurait voulu changer de peau en changeant d’homme. [...] Mais c’était trop fatigant de se débarbouiller chaque fois.

Mme Coupeau se trouve de plus en plus mal dans la boutique. Pour se venger, elle répand des rumeurs dans le quartier.
— Je les ai entendus cette nuit. Oui, la Banban et le chapelier [...] C’est du propre !
— Nous n’avons pas à nous en mêler ! Mais ce n’est guère honorable pour la famille.


La rumeur arrive un jour jusqu'aux oreilles de Goujet, qui en tombe malade.
— Ah ! Mon Dieu ! Jamais ça ne devait être ! Vous aviez juré. [...] Ah ! Ça me fait trop de mal, allez-vous-en !

Maintenant, Gervaise se moquait de tout. [...] Et la boutique croulait [...] Une à une, les pratiques se fâchaient et portaient leur linge ailleurs. Elle avait dû renvoyer sa dernière ouvrière, et elle restait seule avec son apprentie, ce louchon d’Augustine.
Gervaise a des dettes dans tout le quartier, et doit mettre ses vêtements au Mont-de-Piété.


Une nuit, Gervaise découvre Maman Coupeau morte dans son lit.

Coupeau et Mme Lerat veulent payer un bel enterrement pour leur mère, mais les Lorilleux se fâchent :
— Moi, je refuse !… Ce n’est pas pour les trente francs [...] Seulement, [...] vous rêvez de crâner devant le quartier. [...] Mettez des plumes sur le corbillard, si ça vous amuse.
— Je ne veux avoir aucun reproche à me faire. J’ai nourri maman Coupeau sans vous, je l’enterrerai bien sans vous.


Mais pendant la veillée funèbre, M. Marescot vient demander ses loyers en retard :
— Si je ne suis pas payé après-demain matin, je serai forcé d’avoir recours à une expulsion.

Alors tout le monde pousse Gervaise à céder sa boutique à Virginie.
— Je prendrais la suite du bail, j’arrangerais votre affaire avec le propriétaire… Enfin, vous seriez toujours plus tranquille.
Mais Gervaise refuse et dit qu'elle va travailler dur pour payer les deux termes.


Le père Bazouge arrive enfin pour emporter le corps de la morte. Il y a un moment de confusion car il croyait que c'était Gervaise qui était morte.

Gervaise est obligée d'aller demander de l'argent à Goujet pour payer l'enterrement. Il accepte tout de suite.
En le voyant si bon, si triste, [...] elle fut sur le point d’accepter son ancienne proposition de s'en aller avec lui.
— Nous ne sommes pas fâchés, n’est-ce pas ?
— Non, bien sûr, jamais nous ne serons fâchés… Seulement, vous comprenez, tout est fini.


Alors Gervaise cède sa boutique à Virginie.
— En voilà assez, hein ? Je m’en fiche pas mal de la boutique ! Je n’en veux plus… Comprenez-vous, je m’en fiche ! Tout est fini !

DĂ©sormais, les Coupeau vont habiter en face des Lorilleux, et Lantier garde sa chambre dans la boutique.

Chapitre 10



Gervaise retourne travailler comme ouvrière chez son ancienne patronne, Mme Fauconnier, mais elle perd la main et bousille l'ouvrage.

Pendant ce temps, Virginie s'installe dans la boutique :
Virginie, après des hésitations, s’était décidée pour un petit commerce d’épicerie fine, des bonbons, du chocolat [...] Lantier lui avait vivement conseillé ce commerce.

Les deux hivers qui suivent sont particulièrement rudes :
Ce gredin de décembre [...] apportait tous les maux, le chômage des ateliers, les fainéantises engourdies des gelées, la misère noire des temps humides.

Mais la grande pitié de Gervaise était surtout le père Bru, dans son trou, sous le petit escalier. [...] Il restait des journées sans bouger, sur un tas de paille.

Pour découvrir ce passage, j'ai mis en description le lien vers mon commentaire vidéo du chapitre 10.

Chez les Bijard, la petite Lalie est battue par son père qui est tout le temps ivre :
Il lança un dernier coup de fouet qui atteignit Lalie au visage. La lèvre supérieure fut fendue, le sang coula. Gervaise avait pris une chaise, voulait tomber sur le serrurier. Mais la petite tendait vers elle des mains suppliantes, disait que ce n’était rien, que c’était fini.

Un jour, Coupeau ne rentre pas. Il a fait une crise de delirium tremens et a été porté à l'hôpital Sainte Anne. Quand Gervaise vient le voir, elle le trouve rétabli :
— Imagine-toi, je voyais des rats, je courais à quatre pattes [...] Enfin, toutes sortes de bêtises, des revenants en plein jour… [...] À présent, c’est fini, [...] j’ai des cauchemars, mais tout le monde a des cauchemars.

L’interne lui dit à la sortie les bonnes paroles d’usage [...] S’il recommençait à boire, il retomberait et finirait par y laisser sa peau. Oui, ça dépendait uniquement de lui.

Coupeau promet Ă  Gervaise de l'emmener au cirque, mais elle le retrouve Ă  l'Assommoir :
— Ça, ma vieille, c’est le camphre du papa Colombe… Fais pas la bête, n’est-ce pas ? On va t’y faire goûter.
Au deuxième verre, Gervaise ne sentit plus la faim qui la tourmentait. Maintenant, elle était raccommodée avec Coupeau, elle ne lui en voulait plus de son manque de parole. Ils iraient au Cirque une autre fois.


Gervaise rentre ce soir lĂ  en titubant, et croise Lalie :
En face du visage hébété de la blanchisseuse, elle recula et trembla. Elle connaissait ce souffle d’eau-de-vie, [...] cette bouche convulsée. Gervaise passa en trébuchant, [...] pendant que la petite [...] la suivait de son regard noir, muet et grave.

Chapitre 11



Nana est devenue fleuriste, rue du Caire, chez Mme Titreville, la patronne de Mme Lerat.

Un jour les fleuristes remarquent par la fenêtre un homme à lorgnon qui guette Nana devant la boutique, ce qui suscite plein de plaisanteries :
Elles mettaient des allusions extraordinaires sous des paroles simples : « Ma pince est fendue, » ou bien : « Qui est-ce qui a fouillé dans mon petit pot ? » Et elles rapportaient tout au monsieur qui faisait le pied de grue en face.

Cet homme est rapidement connu dans le quartier comme le vieux de Nana, il la suit partout.
Souvent, lorsqu’elle s’arrêtait devant un bijoutier, elle l’entendait tout d’un coup [...] dans son dos. Et c’était vrai ce qu’il disait ; elle aurait bien voulu avoir [...] de petites boucles d’oreille de corail, si petites, qu’on croirait des gouttes de sang.

Gervaise ne travaille plus chez Mme Fauconnier, et elle est renvoyée par toutes les blanchisseuses. Pour survivre, elle fait le nettoyage une fois par semaine dans la boutique de Virginie.
Le chapelier et l’épicière se carraient comme sur un trône, tandis que Gervaise se traînait à leurs pieds, dans la boue noire. Virginie devait jouir, car ses yeux de chat s’éclairèrent un instant d’étincelles jaunes [...] Enfin, ça la vengeait de l’ancienne fessée du lavoir !

DĂ©sormais, Virginie trompe son mari avec Lantier.
Tout le quartier de la Goutte-d’Or rigolait de cette bonne farce. On trouvait drôle le cocuage de l’autorité. D’ailleurs, Lantier avait conquis ce coin-là. La boutique et la boutiquière allaient ensemble. Il venait de manger une blanchisseuse ; à présent, il croquait une épicière.

Un soir, Nana retrouve ses parents complètement ivres. Elle commence à faire des fugues.
Des semaines, des mois s’écoulaient, [...] lorsqu’elle reparaissait tout d’un coup, sans jamais dire d’où elle arrivait, des fois sale à ne pas être prise avec des pincettes, [...] d’autres fois bien mise, mais si [...] vidée par la noce, qu’elle ne tenait plus debout.

Une fois, Gervaise lui reproche sa vie dissolue :
— Ne causons pas des hommes, ça vaudra mieux. [...] Je t’ai vue assez souvent te promener en chemise, en bas, quand papa ronflait… [...] Fiche-moi la paix, fallait pas me donner l’exemple !

Coupeau se dégrade physiquement, se met à trembler horriblement, et fait de nombreux séjours à Sainte-Anne.
Cet entêté soûlard se cassait davantage chaque fois, si bien que, de rechute en rechute, on pouvait prévoir la cabriole finale, le dernier craquement de ce tonneau malade dont les cercles pétaient les uns après les autres.

Un jour que Gervaise fait la vaisselle de Virginie, Lantier raconte qu'il a vu Nana, en voiture avec un Vicomte ! Gervaise rapporte à Coupeau la réussite de Nana :
— J’ai eu des nouvelles [...] Oui, ta fille est très chic et n’a plus besoin de toi.
— Dis donc, ma biche, je ne te retiens pas… T’es pas encore trop mal, quand tu te débarbouilles. [...] Dame ! si ça devait mettre du beurre dans les épinards !


Chapitre 12



Désormais, Gervaise n'a plus du tout de travail, elle a vendu tout son mobilier au Mont-de-Piété, et comme elle ne parvient plus à payer son loyer, M. Marescot menace de l'expulser.

N'ayant plus rien à manger, Gervaise en est réduite à fouiller les poubelles. Mais un jour elle a tellement faim qu'elle va mendier chez les Lorilleux :
— Vous ne pourriez pas me prêter dix sous ?… Oh ! [...] Vous ne pouvez pas savoir… Oui, j’en suis là…
— Mais, ma chère, [...] vous savez bien que nous n’avons pas d’argent ! Tenez, voilà la doublure de ma poche.


En rentrant, Gervaise trouve Lalie mourante :
Elle mourait d’avoir eu à son âge la raison d’une vraie mère, la poitrine encore trop tendre et trop étroite pour contenir une aussi large maternité. Et, s’il perdait ce trésor, c’était bien la faute de sa bête féroce de père. Après avoir tué la maman d’un coup de pied, est-ce qu’il ne venait pas de massacrer la fille !

Gervaise va retrouver Coupeau, qui refuse de lui donner de quoi s'acheter Ă  manger, et lui reproche encore une fois de ne pas se prostituer pour ramener de l'argent Ă  la maison.

Alors, la nuit tombée, le ventre vide, Gervaise aborde des hommes, qui la renvoient en l'ignorant ou en la menaçant. Elle tombe sur le père Bru qui fait la manche, et enfin sur Goujet.
Voilà qu’elle raccrochait la Gueule-d’Or, maintenant ! [...] C’était le dernier coup, se jeter dans les jambes du forgeron, être vue par lui au rang des roulures de barrière, blême et suppliante.

Goujet la ramène chez lui et lui donne du ragoût. Il la regarde avec pitié et repense aux heures passées dans la boutique à la regarder repasser le linge.
— Je vous aime, madame Gervaise, oh ! Je vous aime encore et malgré tout, je vous le jure !
Alors, il s’en alla à reculons tomber en travers de son lit, la gorge crevée de sanglots. [...]
— Je vous aime bien aussi monsieur Goujet… Oh ! ce n’est pas possible, je comprends… Adieu, car ça nous étoufferait tous les deux.


En rentrant chez elle, Gervaise croise le croque-mort Bazouge :
Lui non plus ne pouvait donc rien pour elle ? [...] Ah ! non, par exemple, la misère ne tuait pas assez vite.

Chapitre 13



Coupeau fait une rechute et se retrouve à l'hôpital Sainte Anne. Cette fois, c'est devenu très grave, il convulse :
Quel cavalier seul ! Il butait contre la fenêtre, s’en retournait à reculons, les bras marquant la mesure, secouant les mains, comme s’il avait voulu se les casser.
— Vous buvez aussi, vous ?
Gervaise bégaya, se défendit, posa la main sur son cœur.
— Vous buvez ! Prenez garde [...] Un jour ou l’autre, vous mourrez ainsi.


De retour à la Goutte-d'Or, Gervaise est invitée par les Boche dont la loge est le centre des commérages :
Comme on ne comprenait pas bien, Gervaise repoussa le monde pour avoir de la place ; et, au milieu de la loge, [...] elle fit Coupeau, braillant, sautant, se démanchant avec des grimaces abominables.

Et, comme Virginie retournait à sa boutique, on oublia le père Coupeau, pour causer vivement du ménage Poisson, une pétaudière maintenant ; la veille, les huissiers étaient venus ; le sergent de ville allait perdre sa place ; quant à Lantier, il tournait autour de la fille du restaurant d’à côté, [...] qui parlait de s’établir tripière.

Gervaise retourne voir Coupeau à l'hôpital. Il hallucine maintenant, il la voit, et dans ses délires, il se bat avec Lantier :
— Foutez le camp, tous les deux. La voilà les quatre fers en l’air, cette garce !… Il faut qu’elle y passe… Ah ! le brigand, il la massacre !
Il jeta deux plaintes déchirantes, il s’étala à la renverse sur le matelas, dans lequel ses talons s’étaient empêtrés.
— Monsieur, monsieur, il est mort !
Mais l’interne, qui regardait les pieds, dit non de la tête. [...] Ses pieds nus [...] dansaient tout seuls, l’un à côté de l’autre, en mesure, d’une petite danse pressée et régulière. [...] Des heures encore passèrent. Tout d’un coup, ils se raidirent, immobiles.
— Ça y est.
La mort seule avait arrêté les pieds.


Bientôt, Gervaise est expulsée de son appartement, mais comme le père Bru est mort, le propriétaire accepte de la laisser vivre dans la niche sous l'escalier.
C’était là dedans, sur de la vieille paille, qu’elle claquait du bec, le ventre vide et les os glacés. [...] Un matin, comme ça sentait mauvais dans le corridor, on se rappela qu’on ne l’avait pas vue depuis deux jours ; et on la découvrit déjà verte, dans sa niche.
— C’est moi, Bibi-la-Gaieté, le consolateur des dames… Va, t’es heureuse. Fais dodo, ma belle !



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