Un thème clé :
les stratagèmes
Juste après sa première représentation, Marivaux décide de mettre le titre au pluriel : La Fausse Confidence devient Les Fausses Confidences.
Et en effet les stratagèmes nombreux, variés, obéissent en plus à une gradation : de plus en plus ingénieux, complexes, révélateurs, efficaces…
D’abord, révéler l’amour de Dorante à Araminte, mais en le qualifiant de folie, avec des détails pourtant touchants. Cette première fausse confidence doit susciter chez Araminte la surprise de l’amour !
À partir de là chaque nouveau stratagème fera évoluer les sentiments d’Araminte, du simple intérêt, à la jalousie, à l’amour authentique ! Les portraits, la lettre dont l’adresse est fictive…
Dubois metteur en scène, devient même dramaturge : chacun dit les répliques qui servent son plan. Mais ne devient-il pas alors, aux yeux du spectateur un personnage moralement douteux ?
Et en effet, Dubois va prendre sur lui toute la responsabilité des stratagèmes. Dorante, révélant pourtant ses faiblesses, reste l’amant parfait, dévoué à celle qui ne s’avouait pas encore ses sentiments.
Ainsi, en faisant des péripéties le moteur même des sentiments, Marivaux nous offre un théâtre souvent plus sombre, plus inquiétant que celui de Molière…
Jean François de Troy, La Déclaration, 1724.