Grille 4/4
Images & symboles
Cette derniĂšre grille nous fait entrer dans le monde des connotations.
Les champs lexicaux crĂ©ent un univers qui illustre le thĂšme principal, les adjectifs peignent un paysage Ă©tat-dâĂąme :
Le soir ramĂšne le silence.
Assis sur ces rochers déserts,
Je suis dans le vague des airs
Le char de la nuit qui sâavance.
Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques, « Le soir », 1820.
Les mots en cachent dâautres : par polysĂ©mie, par exemple. Lâair quâon respire peut aussi bien ĂȘtre lâair dâune chanson :
Un chant dans une nuit sans airâŠ
â Horreur !! â Horreur pourquoi ?
Bonsoir â ce crapaud-lĂ câest moi.
Tristan CorbiÚre, Les Amours jaunes, « Le Crapeau », 1873.
Le zeugma mobilise les deux sens diffĂ©rents dâun mĂȘme mot :
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours...
Apollinaire, Alcools, « Le pont Mirabeau », 1913.
De mĂȘme, lâĂ©tymologie rĂ©vĂšle un deuxiĂšme sens cachĂ©. Le charme par exemple provient de la formule magique : carmen en latin.
Les sonoritĂ©s : assonances, allitĂ©rations, paronomases nous font entendre des mots absents. Les couleurs de lâautomne par exemple.
Automne malade et adoré
Tu mourras quand lâouragan soufflera dans les roseraies.
Apollinaire, Alcools, « Automne malade », 1913.
Lâaboutissement de cette grille, câest la mĂ©taphore : simple ou filĂ©e⊠in absentia : le comparĂ© est complĂštement masquĂ© sous lâimage :
Brouillards, montez ! [...]
Avec de longs haillons de brume dans les cieux [...]
Et bĂątissez un grand plafond silencieux !
Mallarmé, Poésies, « L'Azur », 1864.
â Super : voir les conditions pour accĂ©der Ă tout ! â
Camille Flammarion, Urbi et Orbi (gnose), 1888.