Couverture du livre Le Dernier Jour d'un Condamné de Hugo

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Couverture pour Le Dernier Jour d'un Condamné

Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamnĂ©
Chapitres 48 et 49




XLVIII


D’une chambre de l’Hîtel de Ville.

Le condamnĂ© Ă  Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  l’HĂŽtel de Ville : il est maintenant au-dessus de la place de GrĂšve. Mais il revient sur son dĂ©part de la Conciergerie. Trois hommes sont venus le chercher :
Le premier, le plus grand, le plus vieux, Ă©tait gras et avait la face rouge. Il portait une redingote et un chapeau Ă  trois cornes dĂ©formĂ©. C’était lui. C’était le bourreau, le valet de la guillotine. Les deux autres Ă©taient ses valets, Ă  lui.

L'existence mĂȘme de ce mĂ©tier de bourreau, subordonnĂ© Ă  la guillotine, est en soi un argument contre la peine de mort :
Ceux qui jugent et qui condamnent disent [...] qu’il importe de retrancher de la communautĂ© sociale un membre [...] qui pourrait lui nuire encore. S’il ne s’agissait que de cela, la prison perpĂ©tuelle suffirait. [...] Pas de bourreau oĂč le geĂŽlier suffit.
Victor Hugo, Préface du Dernier Jour d'un Condamné, 1832.

* * *

Pendant qu’on lui coupe les cheveux, il entend parler Ă  voix basse dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© : un journaliste est entrĂ©.
Un jeune homme [...] qui Ă©crivait [...] sur un portefeuille, a demandĂ© Ă  un des guichetiers comment s’appelait ce qu’on faisait lĂ .
— La toilette du condamnĂ©, a rĂ©pondu l’autre.
J’ai compris que cela serait demain dans le journal.


Le condamné est attaché, puis le bourreau enlÚve sa veste :
Ma chemise de batiste, seul lambeau qui me restĂąt du moi d’autrefois, l’a fait en quelque sorte hĂ©siter un moment ; puis il s’est mis Ă  en couper le col.

La batiste, c’est une Ă©toffe de coton de qualitĂ© : le condamnĂ© appartient Ă  une classe sociale dont le bourreau n’a manifestement pas l’habitude ! Victor Hugo s’adresse ainsi Ă  des lecteurs qui pourront s’identifier Ă  ce condamnĂ©. En mĂȘme temps, il montre que la peine de mort est une fatalitĂ© sociale : elle concerne surtout les misĂ©rables.

À cette prĂ©caution horrible, au saisissement de l’acier qui touchait mon cou, [...] j’ai laissĂ© Ă©chapper un rugissement Ă©touffĂ©.

[...]



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⇹ * Victor Hugo, Le Dernier Jour d'un CondamnĂ© đŸŽžïž Chapitres XLVIII et XLIX (Diaporama de la vidĂ©o) *

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