📚 Deuxième partie
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Anouilh, Antigone
(Partie 2)
En plein jour cette fois, Antigone est allée recouvrir le corps de son frère Polynice, malgré l'interdiction de son oncle Créon. Elle est arrêtée par les gardes, qui la poussent pour l'amener devant le roi.
7. Antigone, les gardes
ANTIGONE
Dis-leur de me lâcher, avec leurs sales mains, ils me font mal. [...] Je veux bien mourir, mais pas qu'ils me touchent !
LE GARDE
Et les cadavres, dis, et la terre, ça ne te fait pas peur à toucher ? Tu dis « leurs sales mains » ! Regarde un peu les tiennes.
Antigone regarde ses mains tenues par les menottes avec un petit sourire. Elles sont pleines de terre.
Quatre ans plus tard, en 1948, Jean-paul Sartre reprend cette métaphore des mains sales pour illustrer la même question : faut-il se compromettre au nom d'un idéal ? Antigone, malgré la terre sur ses mains, n'a pas les mains sales, d'un point de vue symbolique, parce qu'elle ne fait pas de compromis. On retrouve aussi le goût d'Antigone pour les jeux d'enfant avec la terre et l'eau, même si ça tache les robes.
LE GARDE
Dis, Boudousse, qu'est-ce qu'on va se payer comme gueuleton tous les trois, pour fêter ça !
Alors les gardes se mettent à débattre dans quel bar ils vont bien pouvoir aller, le prix des consommations, etc. L'écart entre l'idéal d'Antigone et la trivialité des gardes alimente le rire grinçant d'Anouilh. Arrive alors Créon.
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